Les familles - XVIIIème S.

     1) Le contexte politique et territorial

      En 1702, sont restitués aux héritiers d'Anna de Rocaberti leurs droits, biens, titres et honneurs sur la seigneurie de Banyuls-Cervéra. Cependant, ils préfèrent les vendre au "battle" Côsmes Xatart y de Costa qui prend désormais le titre de seigneur de Banyuls. Que représente le titre de seigneur de Banyuls en ce début de XVIIIème siècle ? Le seigneur de Banyuls-Cervéra ne possède en propre que l'ancestral castrum des Abeilles bâti au XIIIème siècle, les terres qui l'entourent, et des parcelles disséminées sur le territoire de la seigneurie. De plus, en sa qualité de seigneur, il perçoit des droits pour les usages des bois et vacants, des routes, des moulins, de la rivière. Enfin, son titre de noblesse, lui donne droit à l'exemption de nombreux impôts. Donc, si la fonction de seigneur n'a plus l'ampleur et le poids qu'elle a pu recouvrir durant les siècles précédents, son achat représente une position sociale prestigieuse ainsi qu'un excellent placement financier. De 1719 à 1789, la seigneurie de Banyuls-Cervéra se revend entre roturiers aisés. Selon l'historien Guy Chaussinand-Nogaret, en 1789 au minimum un quart de la population noble a un principe de noblesse ne remontant pas avant 1700 : « en 1789 le nombre de familles qui ont accédé à la noblesse dans les deux derniers siècles de l'Ancien Régime doit représenter au moins les deux tiers du total. » Le dernier seigneur de Banyuls-Cervéra Dominique Izern de Rigarda perd son titre le 19 juin 1790, lorsque l'Assemblée constituante abolit la noblesse.

     La Révolution Française se répercute rapidement dans la paroisse. Par le décret du 14 décembre 1789, la commune de Banyuls-sur-Mer est créée dans les limites de la paroisse de Banyuls-Cervèra. Dans la foulée, la loi du 22 décembre 1789 crée le département des Pyrénées-Orientales dont la commune de Banyuls constitue la limite littorale sud. Au début de l'année 1790, sont organisées les 1ères élections municipales. Tous les 2 ans les électeurs mâles âgés de 21 ans et plus et payant le cens d'au moins 3 jours de travail, se rendent aux urnes pour élire le Maire, 5 Conseillers municipaux et le Procureur municipal. La 1ère élection municipale porte Jean-Ange Ferrer dans le fauteuil de Maire.

     La politique belliciste menée par le gouvernement français et l'exécution de son cousin Louis XVI, poussent le roi Charles IV à rejoindre la Première Coalition. L’Espagne renvoie l'ambassadeur français et rompt les relations diplomatiques avec la France. Le gouvernement français déclare la guerre à l'Espagne, le 7 mars 1793. L'armée française entre en Catalogne mais elle est rapidement repoussée par les troupes espagnoles qui envahissent le département des Pyrénées-Orientales. Si le petit village rural de Banyuls-sur-Mer n'intéresse en rien l'armée espagnole, en revanche, le port de Collioure est un lieu stratégique qui permettrait d'améliorer le lien entre le général Ricardos et le gouvernement à Madrid, en facilitant les approvisionnements en hommes, en matériel et en vivres, qui sont uniquement assurés grâce à la voie terrestre qui emprunte le col de Panissar dans la commune du Perthus. Cependant, le général espagnol Antonio Ricardos occupé à faire le siège de la ville de Perpignan ne souhaite pas ouvrir un second front, épargnant provisoirement la Côte-Vermeille. Claude-Dominique-Côme Fabre député de l'Hérault, d'où son surnom Fabre de l'Hérault rejoint l'armée des Pyrénées-Orientale, en septembre 1793. Rapidement, il outrepasse les prérogatives de sa fonction de procureur envoyé par le Comité de salut Public, pour s'immiscer dans les discussions stratégiques. Au mois de septembre 1793, il propose un plan. Son idée est d'encercler le port espagnol de Rosas, afin de porter la guerre sur le territoire espagnol. Le plan est prévu pour se dérouler en 3 temps. Les troupes françaises doivent prendre la ville. Le général Ricardos dégarnirait alors ses troupes en France pour reprendre le port. Les Français pourraient ainsi reprendre l'avantage dans le département des Pyrénées-Orientales, face à une armée espagnole désormais moins nombreuse. Connaissant l'état et le moral des troupes françaises, la plupart des généraux s'opposent à une idée qu'ils jugent aussi irréaliste et hasardeuse que dangereuse. Mais, en ce mois de septembre 1793, il est difficile voire mortel pour un citoyen français, même général, de s'opposer aux injonctions d'un député mandaté par le Comité de Salut Public. Si la forteresse de Collioure sert de base de départ pour les 6000 soldats placés sous le commandement du nouveau général Louis Delattre, le village de Banyuls-sur-Mer distant d'une quinzaine de kilomètres et limitrophe avec l'Espagne est la 1ère étape de l'expédition. Le plan mis en place par le duo Fabre et Delattre est simple. Les 6000 soldats sont scindés en 3 colonnes. Au matin du 14 octobre 1793, la 1ère colonne part du fort de Collioure pour passer la frontière par le massif de la Massane, pendant que la deuxième et la troisième colonnes prennent la direction du sud, vers le village de Banyuls-sur-Mer. Ainsi en cette fin d'après-midi du 14 octobre 1793, les Banyulencques et les Banyulencs voient arriver dans leur village les 2 colonnes françaises qui montent leur camp sur la plage du Voramar.

     Le proconsul Claude Fabre et le général Louis Delattre demandent à rencontrer les élus municipaux Ils sont rapidement reçus par le maire François Pagès assisté de ses 5 conseillers municipaux André Rocarias, Sagols, Vilarem, Sagols et Valls, ainsi que du procureur municipal Sylvestre Douzans. D'abord, en sa qualité de député mandaté par le Comité de Salut Public, Claude Fabre réquisitionne de la nourriture pour ses troupes mal ravitaillées depuis le début du conflit, ainsi que tous les animaux de traits (ânes, mulets, chevaux, boeufs) et les charriots de transport. Les propriétaires sont réglementairement dédommagés en recevant des assignats en échange. Cette transaction forcée de biens contre du papier-monnaie dont la valeur ne cesse de baisser, mécontente fortement les Banyulencs qui ne font confiance qu'à la monnaie métallique. Ensuite, ne connaissant pas le pays, Louis Delattre demande l'aide des Banyulencs pour lui servir de guide. Une réponse positive à sa demande ne lui semble pas forcément acquise, comme en témoigne l'arrêté pris par Claude Fabre aussitôt arrivé dans le village le 14 octobre 1793 :  interdiction aux Banyulencs de se faire porter pâles en fournissant des certificats médicaux de complaisance. Ainsi, la communauté paysanne banyulencque peuplée de 855 habitants, est sommée par la Ière République de nourrir et fournir les moyens de transports aux 4500 soldats qui bivouaquent sur la plage, et d'apporter une assistance humaine et la connaissance du terrain durant la conception du plan d'attaque de la frontière. Comme il a été décidé, la 3ème colonne doit suivre le chemin littoral afin de passer la frontière par le col des Belitres dans le hameau de Cerbère (l'actuel accès routier). Une fois pillés les villages espagnols de Port-Bou et de Culera, elle doit bifurquer vers l'intérieur des terres pour rejoindre le village d'Espolla, point de ralliement. Pendant que la deuxième colonne compte passer la frontière par le col de Banyuls, fondre sur le village d'Espolla et le prendre. Elle doit alors attendre la 1ère colonne partie de Collioure et arrivant après avoir pillé les villages de Requesens et Cantallops, ainsi que la 3ème colonne en provenance de Port-Bou. La municipalité lance un appel à la population. Elle répartit alors les volontaires en 2 groupes, en fonction de leur métier, avec les gens de mer et les gens de terre. Toutes les ressources et les groupes sociaux-professionnels du village sont ainsi mobilisés pour servir la Ière République. D'une part, certains des canons apportés par les troupes françaises, sont arrimés sur des barques banyulencques. La mini flotte armée ainsi constituée est dirigée par le maire François Pagès. Elle a pour mission de suivre et de protéger la 3ème colonne devant emprunter la route littorale. D'autre part, 200 Banyulencs s'équipent de leurs fusils personnels et se regroupent, afin de se mettre à la disposition du général Delattre. Le rôle de cette troupe de supplétifs est de se poster sur le Puig de la Calm surplombant le col de Banyuls, et de soutenir par un tir nourri, le franchissement de la frontière par les troupes françaises. En effet, côté espagnol, le col est gardé par un contingent de 1 400 soldats qui ont établi leur base dans le village d'Espolla.

     Ainsi débute l'évènement qui est entré dans l'Histoire sous le nom : Les batailles du col de Banyuls. Peu avant l'aube du 26 octobre 1793, se mettent en route la 3ème colonne protégée par la mini flotte banyulencque, et la 2ème colonne précédée par la troupe des supplétifs. Mais les 2 groupes ne connaissent pas la même fortune. Aussitôt passé le Cap Cerbère, la mini flotte banyulencque est rapidement dispersée par un des navires de la flotte anglaise qui protège les côtes espagnoles. Sous le feu du navire anglais, la 3ème colonne bifurque rapidement vers les terres et le village d'Espolla. Pendant ce temps, la garde espagnole protégeant le col de Banyuls est surprise par l'attaque. Elle se replie rapidement sur le village d'Espolla, talonnée par les troupes françaises. Bien protégés par les hautes murailles enceignant le village, les 1 400 soldats espagnols opposent une résistance acharnée. Insuffisamment équipée pour venir à bout des fortifications, la 2ème colonne organise le siège de la ville. Elle est bientôt rejointe d'abord par la 1ère colonne partie de Collioure et arrivant après avoir pillé les vilages de Requesens et de Cantallop, puis par la 3ème colonne en provenance du village de Port-Bou. Cependant après quelques jours de siège, à cause d'un déficit de ravitaillement, les soldats français plient bagages et se replient sur le village de Banyuls-sur-Mer. Ainsi, au début du mois de décembre 1793, la petite communauté rurale banyulencque voient revenir les 6000 soldats français qui plantent à nouveau leur campement sur la plage du Voramar. Le député Claude Fabre envoie à l'Etat-major de l'armée des Pyrénées-Orientales, une demande de renforts et de vivres. En attendant l'arrivée des hommes et de la nourriture, c'est aux habitants du village « d'offrir » le couvert. Ces nouvelles réquisitions de nourriture sont mal vécues par une communauté qui tirent difficilement sa subsistance des collines environnantes et de la mer. Les tensions s'attisent alors. Ainsi, en ce début du mois de décembre 1793, ce ne sont pas les voisins du village espagnol d'Espolla qui bien souvent sont des cousins, que craignent les Banyulencs, ce sont les soldats français qui réquisitionnent plus ou moins brutalement les réserves de nourriture, les poulaillers, les caves, les étables, et qui quelquefois lorgnent avec concupiscence les femmes et les filles de la maisonnée.

     Le 14 décembre 1793, 5 000 hommes et les vivres demandés arrivent. Une armée formée de 11 000 soldats français se constitue donc sur la plage du Voramar. De leur côté, les soldats espagnols basés à Espolla reçoivent aussi des renforts dirigés par le commandant Cuertas. Le 15 décembre 1793 avant les 1ères lueurs de l'aube, la troupe des 200 supplétifs banyulencs peut-être menée par le maire François Pagès remonte sur le Puig de la Calm en surplomb du col de Banyuls, pendant que les 2 armées prennent position sur les 2 côtés de la ligne de crêtes. Dans la matinée, le combat s'engage entre les 10 000 soldats français et les 12 000 soldats espagnols. Trop étirées, les lignes françaises sont rapidement enfoncées. Elles se replient précipitamment et en désordre, pendant que sur sa hauteur, la troupe banyulencque supplétive continue de tirer sur les troupes espagnoles. L'historien Joseph Napoléon Fervel décrit dans ce style emphatique et sensible propre aux historiens du XIXème siècle, le comportement des supplétifs banyulencs, dans ses Campagnes de la Révolution Française dans les Pyrénées-Orientales, 1793-1794-1795, parues en 1861 : « Seuls, immobiles au milieu de la débâcle, sans autre assistance que celle de leurs femmes et de leurs enfants qui portaient les cartouches et chargeaient les armes, ces braves gens osent résister à une armée triomphante qui vient de toutes parts s'amonceler autour du rocher qu'ils défendent. » Toujours selon l'historien Joseph-Napoléon Fervel, au début de l'après midi du 15 décembre 1793, les Banyulencques et les Banyulencs restés dans le village voient déferler : « Le torrent des fuyards se précipitait des crêtes dans le fond de la vallée … ». Le flot des soldats français est rapidement suivi par : « … une trompette chargée d'offrir une capitulation à ce qui pouvait bien rester dans la commune de cette population intrépide ... ». Durant l'après-midi, le député Fabre et le général Delattre rencontrent le commandant espagnol Cuertas, dans la salle des réunions du Conseil municipal. Les 3 hommes concluent une trêve, afin de permettre aux troupes françaises de se replier en ordre. De plus, Fabre et Delattre demandent à ce qu'aucune représaille ne soit lancée contre les Banyulencs et contre le village ; clause acceptée par le commandant Cuertas. Les soldats français en attente sur la plage du Voramar, sont mis en ordre de marche, et quittent le village de Banyuls-sur-Mer le soir du 15 décembre 1793. 

     Au début du combat, la troupe banyulencque supplétive bien protégée sur l'inexpugnable Puig de la Calm oppose aux troupes espagnoles un feu nourri. Cependant, lorsque les lignes françaises cèdent sous la pression espagnole, l'inexpugnable hauteur se trouve brutalement détachée du front français, pour se retrouver isolée au milieu d'une marée de soldats espagnols. Le refuge inexpugnable s'est fait prison en l'espace d'une salve de fusil ! Joseph-Napoléon Fervel raconte : « On les somme de se rendre : "Les républicains ne se rendent jamais, ils savent mourir", répond le maire. ». Préférant lancer l'essentiel de ses forces à la poursuite des troupes françaises en fuite vers le village de Banyuls-sur-Mer, le commandant Cuertas laisse sous bonne garde, les 200 Banyulencs retranchés sur leur rocher. En fin d'après-midi, un envoyé du commandant Cuertas leur fait savoir qu'une trêve a été conclue, que les troupes françaises sont parties, et qu'aucun mal ne leur sera fait s'ils se rendent. La nuit tombe sur ce tableau. Pendant la nuit, 93 Banyulencs parviennent à quitter le Puig de la Calm et à tromper la vigilence des sentinelles espagnoles. Au matin du 16 décembre 1793, les 107 Banyulencs restants déposent les armes et se rendent. Au soir du 15 décembre 1793, alors que la troupe banyulencque supplétive encerclée sur sa hauteur s'apprête à passer une rude nuit, comme convenu entre les 2 parties, les soldats français se replient et regagnent la forteresse de Collioure.

     Afin d'arrêter l'avancée des troupes espagnoles vers le nord et la plaine du Roussillon, le 18 décembre 1793, Delattre réorganise rapidement ses troupes et les déploie sur les hauteurs surplombant le hameau de Port-Vendres. Le 20 décembre 1793, les 12 000 Espagnols attaquent. Alors qu'il commande un canon installé sur le Puig Béar qui verrouille la route qui mène de Banyuls à Port-Vendres, Claude Fabre est tué par un petit groupe d'hommes qui sont parvenus à accéder au sommet de la colline depuis la baie de Paulilles par un étroit ruisseau. Le député qui était, selon le mot de son ami François-Xavier Lucia maire de Perpignan, « d'une énergie et d'un courage qui électrise tout ce qui l'environne » trouve ainsi la mort au combat au pied de la pièce d'artillerie qu'il commandait. Débordées, les troupes françaises tentent de se réfugier dans le fort Saint-Elme. Mais le chef de bataillon Dufour, commandant de la place refuse d'ouvrir les portes. Delattre fait sonner la retraite, et part à bride abattue vers Perpignan pendant que ses soldats s'égaient dans la nature dans un sauve-qui-peut général. Arrêté le 14 janvier 1794, il est condamné par le Tribunal révolutionnaire pour traîtrise. Il est guillotiné à Paris, le 2 juillet 1794.

     Durant la nuit du 15 au 16 décembre 1793, pendant que 93 Banyulencs profitent de leurs connaissances intimes des chemins muletiers pour s'échapper furtivement de la nasse qu'est devenue le Puig de la Calm, quelques familles banyulencques gagnent subrepticement leurs barques, afin de filer le plus loin et le plus rapidement possible toutes voiles dehors. C'est donc sur une communauté réduite et inquiète que se lève un froid et bas soleil, en ce brûmeux matin du 16 décembre 1793. Le commandant Cuertas n'entend pas laisser impuni le fait que la communauté banyulencque ait assisté activement l'armée française. Cependant, il a donné la veille sa parole d'officier au général Delattre, de ne pas lancer de représailles. Il épargne donc le village. Mais il entend bien faire de Banyuls-sur-Mer un exemple dissuasif. Son 1er geste est de faire prisonniers les 107 Banyulencs qui se sont rendus le matin même, et de les envoyer dans les prisons de Barcelone, avant de les embarquer pour une période d'exil dans les îles Canaris. Dans un deuxième temps, le commandant Cuertas crée un glacis protecteur le long de la frontière. Tous les mas situés dans ce glacis sont évacués manu militari. Si la famille se montre trop lente ou trop réticente à partir ou revient, elle est passée par le fil de l'épée. Ainsi, le mas des Abeilles, l'ancien château de la famille de Pau, devenu l'un des mas les plus prospères depuis sa vente par la famille de Pau au XIVème siècle, est incendié. La famille qui y résidait est tuée, et les corps sont jetés dans un ancien puits désaffecté. Dans un troisième temps, le commandant Cuertas ordonne des réquisitions drastiques de vivres. L'armée espagnole connaissant les mêmes problèmes de ravitaillement que l'armée française, les réserves du village d'Espolla qui entretient 1 400 soldats depuis le mois d'avril 1793, sont au plus bas. C'est donc aux paysans banyulencs de prendre le relais. Les soldats espagnols s'emparent ainsi des rares vivres et animaux que les réquisitions françaises précédentes avaient laissés dans les caves, les maisons et les étables.

     Le 16 janvier 1794, le général Jacques-François Coquille dit Dugommier reçoit le commandement de l'armée des Pyrénées-Orientales. À partir du mois d'avril 1794, la guerre tourne à l'avantage de la France. Le 28, le 30 avril et le 1er mai, les Français remportent les victoires du Tech, des Albères et du Boulou. Le 3 mai le général Dugommier met le siège devant le fort Saint-Elme. Après avoir fait débarquer des pièces d'artillerie sur la plage de Paulilles le 16 mai, il fait monter à dos d'hommes les canons, sur une colline (actuel fort Dugommier) afin de bombarder le fort Saint-Elme. Après 22 jours de siège, et un bombardement intense, les 7 000 soldats espagnols en garnison dans le fort Saint-Elme, et coupés de l'armée espagnole, hissent le drapeau blanc le 25 mai 1794. Le général Dugommier assisté par le proconsul Jean-Baptiste Milhaud député du Cantal, reçoit les clefs du fort. Dugommier donne sa parole d'officier que les soldats seront épargnés s'ils quittent la France au plus vite. Le proconsul Milhaud exige qu'avant de partir, les soldats espagnols déposent leurs armes dans la commune de Banyuls-sur- Mer qui a durement subi les effets des batailles de Banyuls et des 4 mois d'occupation espagnole. Escortés, les 7 000 soldats espagnols arrivent l'après-midi du 25 mai 1794 dans le village de Banyuls-sur-Mer, et comme convenu, ils déposent symboliquement leurs armes, devant une population banyulencque aussi surprise que soulagée, avant de passer le col de Banyuls. Le 3 juin 1794, la Convention Nationale entérine un décret déposé par le Comité de Salut Public : « Le 15 prairial An II [03 juin 1794] La Convention Nationale, après avoir entendu le rapport du Comité de Salut Public, décrète : Article 1er : L'armée des Pyrénées Orientales ne cesse de bien mériter de la Patrie. Les lettres officielles qui annoncent ce succès seront imprimées et envoyées sur le champ aux autres armées ; Article 2 : Les citoyens de Bagnouls-les-Bains et de Collioure ont bien mérité de la Patrie ; Article 3 : Il sera élevé à Bagnouls un obélisque de granit sur lequel sera gravée l'inscription suivante : « Ici 7 000 Espagnols posèrent les armes devant les Républicains et rendirent à la valeur ce qu'ils tenaient de la trahison ; Article 4 : Le fort de Saint-Elme portera désormais le nom de fort du Rocher et le Port-Vendres se nommera le port de la Victoire. »

     2) Economie

     Malgré la défense de la baie grâce au canon, à la redoute militaire et le poste de gardes-cotes, ainsi qu'avec les 2 galères royales qui sillonnent les eaux entre Leucate et Cerbère, la piraterie reste un problème. Le 20 juin 1755, M. Girbal, représentant de l'administration royale, écrit dans son rapport sur les « événements » banyulencs : « J’arrive de Banyuls ayant été informé qu’une pinque [barque de négoce] a été attaquée et canonnée par un corsaire maure à hauteur du Cap Cerbère. Celle-ci fuyant l’ennemi s’est empalée sur un écueil à Peyrefite. Délaissant sa cargaison de riz et orge, le patron Botet et son équipage de 12 hommes ont mis pied à terre. Les habitants de Banyuls, alertés par le tocsin et aidés par le poste de Par Im Baus, ont empêché les corsaires de monter à bord du navire marchand. Furieux d’avoir été pris à partie, les pirates se sont saisis d’une barque palangrière qui pêchait dans ces eaux avec à son bord Antoine Francés, Jean Bernadi, les frères Joseph et François Caseilles. Ces derniers ont été pris comme otages. Leur bateau, vide de tout occupant, a été retrouvé le lendemain à Leucate, avec la pêche à bord. » Néanmoins, malgré la dangerosité, certaines familles banyulencques se lancent dans la lucrative activité de négoce de petit cabotage. Dans une Europe dont les routes terrestres sont souvent en mauvais état et peu sûres, le transport maritime est économiquement essentiel. À la tête de leurs barques ventrues de transport, les Banyulencs naviguent le long des côtes méditerranéennes, depuis les colonnes d'Hercule, jusqu'au port de Constantinople. Ils connectent ainsi les ports principaux avec les ports secondaires. Ils font autant office de transporteur que de négociant, en vendant une partie des marchandises transportées. Bien que dangereuse, cette activité permet de constituer rapidement un pécule confortable. Ainsi, les 7 élus durant l'élection municipale de 1793 sont appelés « gens de mar », autrement dit, les 6 élus sont des négociants de petit cabotage. Ces hommes enrichis par le négoce, ont pu se présenter à l'élection, car comme l'indique le décret du 14 décembre 1789, ils payent un cens équivalent voire supérieur à 10 jours de travail. Dans le petit village peuplé de pêcheurs et de paysans, cette somme est loin d'être négligeable.

     Si pour les Banyulencs la frontière créée en 1659 ne revêt aucune réalité géographique, sociale, culturelle et linguistique, en revanche, ils comprennent immédiatement les bénéfices économiques qu'elle offre. Tirant difficilement des collines caillouteuses et de la mer, de quoi nourrir leur famille, les Banyulencs saisissent l'opportunité économique que devient la contrebande dès 1660. Constitués en « sociétés », les contrebandiers banyulencs font passer par terre et par mer des marchandises sans acquitter les droits de douanes. La moindre grotte marine ou terrestre devient une cache remplie de tabac, de laine mérinos, de sel, de riz, de poudre noire … Dans son mémoire rédigé en 1778, le subdélégué de l'intendant du Roussillon Pierre Poeydavant écrit à propos des Banyulencs : « La bravoure la plus décidée est héréditaire parmi les habitants de Banyuls; ils en ont donné des preuves multiples contre les Espagnols et contre les corsaires barbaresques et c’est véritablement une peuplade à ménager. Ils sont, cependant, taxés de s’adonner à la contrebande du tabac et cela leur a attiré, depuis quelques années, des châtiments qui, peut-être, ne les ont pas encore tout à fait corrigés. »

     3) Démographie

     Tout au long du XVIIIème siècle, la démographie du village est fluctante : en 1709 il abrite 73 feux, pour baisser à 45 feux en 1720, puis remonter à 71 feux en 1730, pour atteindre les 171 feux (855 habitants) en 1789 et enfin décroître à 628 habitants en 1794. Cette fluctuation témoigne des vagues de migrations qui quittent et qui arrivent dans la commune. Au début du XVIIIème siècle, s'achève le drainage de la vassa du bord de mer commencée durant le XIIème siécle. Ainsi est construite en 1708 la Villa Douzans, la 1ère maison bâtie dans l'ancien marécage, sur une parcelle située au nord de la plage du Voramar, en continuité du hameau du bord de mer. Cette implantation marque le début de l'Urbanisation du bord de mer. Si le hameau du bord de mer avait attiré les maisons des pècheurs dès le XIVème siècle, le nouveau quartier du Voramar accueille les maisons et les entrepôts des négociants de petit cabotage tout au long du XVIIIème siècle. Cette implantation marque la seconde bascule du centre de gravité de la commune. En effet, si durant le XIVème siècle, le centre de gravité de la paroisse avait migré depuis les hauteurs du col de Banyuls jusqu'aux collines de la Rectorie, durant le XVIIIème siècle, il quitte les collines de la Rectorie pour se fixer en front de mer, face à la plage du Voramar.

      Même si certaines et certains ascendants des poilus banyulencs sont natifs d'un village du Vallespir ou d'un des comtés catalans, l'essentiel des ascendants et des ascendantes sont natifs de Banyuls-sur-Mer :

1. REITX Joseph né en 1700 à Banyuls-sur-Mer marié à XELA Catarina née en 1724 à Banyuls-sur-Mer
2. CABOT Joan né en 1700 à Banyuls-sur-Mer marié à PAGES Rose née en 1704 à Banyuls-sur-Mer
3. PY Pierre né en 1700 à Banyuls-sur-Mer marié à PAGES Marianne née en 1709 à Banyuls-sur-Mer
4. XELA Louis né en 1705 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Martha née en 1702 à Banyuls-sur-Mer
5. SURINYACH Maria née en 1706 à Mollo mariée à un homme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
6. REDA Miquel né en 1708 à Banyuls-sur-Mer marié à VALLS Marie née en 1708 à Banyuls-sur-Mer
7. SAGOLS Ramon né en 1708 à Banyuls-sur-Mer marié à BANYULS Madeleine née en 1716 à Collioure
8. VILAREM Francisco né en 1709 à Banyuls-sur-Mer marié à ROQUET Catarina née à une date et dans un lieu de naissance inconnus
9. VILAREM Francisco né en 1709 à Banyuls-sur-Mer remarié à une femme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
10. VILAREM Francisco né en 1709 à Banyuls-sur-Mer remarié à REITX Marie née en 1722 à Banyuls-sur-Mer
11. SAGOLS Francesch né en 1710 à Banyuls-sur-Mer marié à REIG Rose née en 1714 à Banyuls-sur-Mer
12. MALLOL Silvestre né en 1710 dans un lieu inconnu marié à MAURY Marie née en 1723 à Banyuls-sur-Mer
13. AZEMA Vicens né en 1711 à Banyuls-sur-Mer marié à MARCH Térèsa née en 1711 à Banyuls-sur-Mer
14. SAGOLS Ramon né en 1712 à Banyuls-sur-Mer marié à LLANAS Anne née en 1712 à Banyuls-sur-Mer
15. PARCE Jean né en 1714 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Thérèse née en 1715 à Banyuls-sur-Mer
16. PARCE Jean né en 1714 à Banyuls-sur-Mer remarié à une femme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
17. MALLOL Vicens né en 1714 à Banyuls-sur-Mer marié à MARCH Victoria née en 1729 à Banyuls-sur-Mer
18. VILAREM François né en 1714 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Rose née en 1733 à Banyuls-sur-Mer
19. REITX François né en 1715 dans un lieu inconnu marié à GERBAL Rosa née en 1718 dans un lieu inconnu
20. MUNICH Joseph né en 1716 à Banyuls-sur-Mer marié à BIBI Eugénie née en 1723 à Banyuls-sur-Mer
21. VILAREM Rafel né en 1718 à Banyuls-sur-Mer marié à REITX Elisabet née en 1720 à Banyuls-sur-Mer
22. BARBA Jacques né en 1720 à Banyuls-sur-Mer marié à XELA Rose née en 1720 à Banyuls-sur-Mer
23. PARER François né en 1720 à Banyuls-sur-Mer marié à ATXER Marguerite née en 1725 à Banyuls-sur-Mer
24. GUERRA Joan né en 1722 à Baillestavy marié à une femme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
25. GUERRA Joan né en 1722 à Baillestavy remarié à PARCE Rose née en 1744 à Banyuls-sur-Mer
26. ROCARIAS Joan né en 1723 à Rabouillet marié à REITX Justa née en 1732 à Banyuls-sur-Mer
27. REIG François né en 1723 à Llança marié à FABRE Elisabeth née en 1734 dans un lieu inconnu
28. DOUZANS Jean né en 1725 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Marguerite née en 1725 à Banyuls-sur-Mer
29. GALANGAU Jaume né en 1725 à Prats-de-Mollo marié à SAGOLS Marie née en 1727 à Banyuls-sur-Mer
30. PARCE Pierre né en 1725 à Banyuls-sur-Mer marié à BRIAL Thérèse née en 1732 à Thuir
31. SANTENA Michel né en 1727 à Saint-Laurent-de-Cerdans marié à OLIVERAS Françoise née à une date inconnue à Coustouges
32. CABOT François né en 1731 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Brigitte née en 1725 à Banyuls-sur-Mer
33. CABOT Francesch né en 1730 à Banyuls-sur-Mer marié à BATTLA Marie née en 1728 à Banyuls-sur-Mer
34. MASSOT Laurent né en 1730 à Banyuls-sur-Mer marié à BATTLE Marguerite née en 1730 à Banyuls-sur-Mer
35. CABOT Antoni né en 1731 à Banyuls-sur-Mer marié à REDA Marie née en 1737 à Banyuls-sur-Mer
36. MARCH Raphaël né en 1732 dans un lieu inconnu marié à XELA louise née en 1735 à Banyuls-sur-Mer
37. FORGAS Jean né en 1732 à Banyuls-sur-Mer marié à MUNICH Rose née en 1739 à Banyuls-sur-Mer
38. ATXER Antoni né en 1737 à Banyuls-sur-Mer marié à PAGES Eugénia née en 1740 à Maçanet-de-Cabrenys
39. RAMEY Francisco décédé en 1737 à Fontcouverte marié à XELA Françoise née à une date inconnue à Banyuls-sur-Mer
40. MALLOL Sébastia né en 1737 à Banyuls-sur-Mer marié à MAJORAL Maria née en 1742 à Cantallops
41. ESCOUBEYROU Ramon né en 1740 à Banyuls-sur-Mer marié à AZEMA Margarita née en 1743 à Banyuls-sur-Mer
42. SAGOLS Joseph né en 1741 à Banyuls-sur-Mer marié à PY Françoise née en 1741 à Banyuls-sur-Mer
43. CABOT Vincent né en 1743 à Banyuls-sur-Mer marié à GALANGAU Marie née en 1750 à Banyuls-sur-Mer
44. AZEMA dont ni les prénom, date et lieu de naissance ne sont connus marié à Marguerite décédé en 1744 et dont ni le nom, et le lieu de décès ne sont connus.
45. MATHEU Joseph né en 1744 à Banyuls-sur-Mer marié à JORDA Marie née en 1746 à Banyuls-sur-Mer
46. VILAREM Raphaël né en 1748 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Marthe née en 1744 à Banyuls-sur-Mer
47. REITX Joseph né en 1744 à Banyuls-sur-Mer marié à MASSOT Marguerite née en 1751 à Banyuls-sur-Mer
48. SAGOLS Jean né en 1746 à Banyuls-sur-Mer marié à VILAREM Marie né en 1744 à Banyuls-sur-Mer
49. MALLOL Honoré né à une date et dans un lieu inconnu marié à GUJA Angélique décdée en 1745 dans un lieu inconnu
50. PY Christophe né en 1745 à Banyuls-sur-Mer marié à BATTLE Marie né en 1746 à Banyuls-sur-Mer
51. PY Christophe né en 1745 à Banyuls-sur-Mer remarié à MALLOL Marie née en 1751 à Banyuls-sur-Mer
52. JORDA Michel né en 1746 à Banyuls-sur-Mer marié à PALMEROLA Elisabeth née à une date et dans un lieu inconnus
53. MALLOL elisabet né en 1749 née à Banyuls-sur-Mer marié à un homme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
54. SOLANE François né en 1749 à Montferrer marié à REITX Marguerite née en 1755 à Banyuls-sur-Mer
55. PAGES Jean né en 1751 à Banyuls-sur-Mer marié à GIRBAL Margarida née en 1749 à Llança
56. MAILLOL Antoine né en 1750 à Banyuls-sur-Mer marié à PARER Marguerite née en 1751 à Banyuls-sur-Mer
57. BARBA Michel né en 1751 à Banyuls-sur-Mer marié à une femme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
58. PAYRO Joan né en 1769 dans un lieu inconnu marié à BAUX Marie née en 1751 dans un lieu inconnu
59. LAURET Llois né en 1753 à Collioure marié à MALLOL Marianna née à une date inconnue à Banyuls-sur-Mer
60. BARBA Joseph né en 1754 à Banyuls-sur-Mer marié à ATXER Anna née en 1763 à Banyuls-sur-Mer
61. VILAREM André né en 1754 à Banyuls-sur-Mer marié à REIG Marguerite née en 1775 à Banyuls-sur-Mer
62. ROCARIAS André né en 1755 à Banyuls-sur-Mer marié à CABOT Thérèse née en 1757 à Banyuls-sur-Mer
63. MOLI Joseph né en 1756 à Monbolo marié à MONICH Marie née en 1781 à Banyuls-sur-Mer
64. MUNICH Pierre né en 1756 à Banyuls-sur-Mer marié à MALLOL Marguerite née en 1788 à Banyuls-sur-Mer
65. ROCARIAS Joan né en 1757 à Banyuls-sur-Mer marié à CABOT Thérèse née à une date inconnu à Banyuls-sur-Mer
66. SERRA Antoine né en 1758 à Capmany marié à SAGOLS Claire née à une date inconnue à Banyuls-sur-Mer
67. REITX Marguerite née en 1759 à Banyuls-sur-Mer mariée à un homme dont ni les nom, prénom, date et lieu de naissance ne sont connus
68. SENTENA Joseph né en 1758 à Prats-de-Mollo marié à ERRA Rose née en 1771 dans un lieu inconnu
69. FORGAS Jean né en 1760 dans un lieu inconnu marié à SAGOLS Marie née à une date inconnue à Banyuls-sur-Mer
70. CERVERA Pierre né en 1764 à Llança marié à MARCH Magdeleine née en 1754 à Banyuls-sur-Mer
71. BONAFOS Jean né en 1756 à Banyuls-sur-Mer marié à MONICH Rose née en 1764 à Banyuls-sur-Mer
72. BAILLS Joan né en 1757 à Banyuls-sur-Mer marié à REIG Marie née en 1780 à Banyuls-sur-Mer
73. SICART Bonaventure né en 1763 à Fillols marié à ACEZAT Marie née à une date inconnue à Taurinya
74. REIG Joseph né en 1763 à Llança marié à MATHEU Rose née en 1772 à Banyuls-sur-Mer
75. BOUTET Jean né en 1767 à Llança marié à SARRAT Marie née en 1769 à Banyuls-sur-Mer
76. REIG Jacques né en 1768 à Banyuls-sur-Mer marié à ATXER Rose née en 1770 à Banyuls-sur-Mer
77. RAMIO Jérôme né en 1770 à Biert marié à ESCOUBEYROU Thérèse née en 1770 à Banyuls-sur-Mer
78. PY François né en 1773 à Banyuls-sur-Mer marié à SAGOLS Françoise née en 1775 à Banyuls-sur-Mer
79. MATHEU Jean né en 1773 à Banyuls-sur-Mer marié à COLOMINES Cécile née en 1781 dans un lieu inconnu
80. REIG Pierre né en 1773 à Banyuls-sur-Mer marié à PAGES Rose née en 1787 à Banyuls-sur-Mer
81. SAGOLS Antoni né en 1778 à Banyuls-sur-Mer marié à CABOT Marie en 1775 dans un lieu inconnu
82. REITX Sébastien né en 1775 à Banyuls-sur-Mer marié à CARLES Marie née en 1780 à Banyuls-sur-Mer
83. MARIOTTI Joseph né en 1778 à Ajaccio marié à MARTY Marie née en 1769 dans un lieu inconnu
84. COLOMINES Michel né en 1778 à Banyuls-sur-Mer marié à PAGES Marie née en 1776 à Banyuls-sur-Mer
85. SAGOLS Jacques né en 1779 à Banyuls-sur-Mer marié à PY Marie née en 1786 à Banyuls-sur-Mer
86. PAGES Antoine né en 1780 à Banyuls-sur-Mer marié à ESCOUBEÏROU Thérèse 1782 à Banyuls-sur-Mer
87. SOLANE Joseph né en 1780 à Banyuls-sur-Mer marié à LLOVERES Marguerite née en 1786 à Banyuls-sur-Mer
88. CERBERE Raphaël né en 1783 à Banyuls-sur-Mer marié à LAURET Marie née en 1783 à Banyuls-sur-Mer
89. HOLLET Vincens né en 1785 à Banyuls-sur-Mer marié à PARCE Anne née à une date inconnue à Banyuls-sur-Mer
90. LAURET Joseph né en 1785 à Banyuls-sur-Mer marié à MASSOT Brigitte née en 1785 à Banyuls-sur-Mer
91. NOU Emmanuel né en 1789 à Prats-de-Mollo marié à MARSAL Marie née en 1795 à Prats-de-Mollo
92. DOUZANS Pierre né en 1792 à Banyuls-sur-Mer marié à BUART Marie née en 1796 à Saint-Laurent-de-la-Salanque